Soyons fiers d’être francophones !
Publiée le 16 septembre 2024
Le 4 octobre prochain, la Cité internationale de la langue française accueillera le prochain Sommet de la Francophonie. À cette occasion, nous avons rencontré François Vandeville, secrétaire général de ce XIXe Sommet.
(Article publié dans journal de la communauté de communes Retz-en-Valois)
Qu’est-ce que le Sommet de la Francophonie ?
C’est la réunion de 88 chefs d’Etat et gouvernement membres de l’Organisation internationale de la Francophonie, l’OIF. La France n’a pas accueilli cet événement depuis 1991. François Mitterrand avait alors reçu 47 chefs d’Etat et de gouvernement au palais de Chaillot à Paris.
Après 33 ans d’absence, qu’est-ce qui a motivé le retour du Sommet de la Francophonie sur le territoire national ?
Dans la continuité du plan pour la langue française et le plurilinguisme qu’il a lancé en 2018, le Président de la République est convaincu que les enjeux du prochain Sommet sont considérables :
• géopolitiques d’abord :
la francophonie représente une enceinte de dialogue privilégiée, présente sur les cinq continents, fondée sur une langue partagée :
il faut la faire monter en puissance.
• numériques ensuite :
alors que l’intelligence artificielle se développe dans notre société, comment en faire un atout pour la langue française ?
• économiques également :
il a été démontré que les Etats francophones commercent davantage, s’internationalisent mieux dans des pays qui partagent leur langue, voire leur culture juridique.
Enfin il y a dans ce Sommet un enjeu de réappropriation : souvent nos concitoyens semblent oublier qu’ils font partie d’un espace riche d’affinités, d’opportunités, de solidarités : la francophonie.
Comment comptez-vous relever ces défis ?
Nous souhaitons contribuer aux efforts communs de modernisation de l’image de la francophonie et nous voulons montrer, aux jeunes en particulier, quelle en est la valeur ajoutée. Le thème choisi pour le prochain Sommet est d’ailleurs extrêmement concret : « Créer, innover et entreprendre en français » ; nous voulons prouver qu’il est possible dans le monde d’aujourd’hui d’inventer, d’exister et de réussir en français.
Concrètement, comment cela va-t-il se traduire pour le Sommet ?
Plusieurs initiatives fortes sont prises à l’occasion du Sommet de Villers-Cotterêts : d’abord les chefs d’Etat et de gouvernement, c’est une première, vont pouvoir échanger directement avec de jeunes créateurs, innovateurs et entrepreneurs qui évoqueront leurs réussites mais également les défis qu’ils rencontrent.
Ensuite, le « Village de la Francophonie », qui réunit une cinquantaine de pavillons nationaux, est accompagné cette année d’un « Festival de la Francophonie » ; lancé dès le printemps, avec 500 partenaires dans une quarantaine de pays, ce festival donne à voir le meilleur de l’inventivité, de la créativité et de l’ingéniosité par la langue française. Intitulé « Refaire le Monde », il démontre que la francophonie est une force de transformation du monde. Il culminera du 2 au 6 octobre à Villers-Cotterêts et dans plusieurs lieux parisiens emblématiques : à la Gaîté lyrique, à STATION F, sous la Coupole de l’Institut de France, etc. Nous vous invitons à découvrir la programmation du festival en consultant le site internet dédié : festivalfrancophonie2024.org
On parle également beaucoup de FrancoTech, qu’est-ce donc ?
FrancoTech, premier salon des innovations en français, sera l’un des évènements phares adossé au Sommet. Les 3 et 4 octobre, installé à STATION F, le plus grand incubateur français de « start-ups », ce salon accueillera 150 exposants venus de plus de 100 pays et devrait être visité par plusieurs milliers de professionnels.
Pour répondre aux grands défis de notre temps – l’éducation, la sécurité alimentaire, la transition écologique, l’intelligence artificielle (IA), etc. – seront présentées des solutions techniques, des concours d’innovation, des interventions de créateurs, innovateurs et entrepreneurs de haut niveau.
Vous défendez la francophonie mais vous nous parlez de « start-ups ». N’y a-t-il pas là une contradiction ?
Aucunement. Nous ne portons pas une francophonie repliée sur elle-même. La francophonie doit être capable d’intégrer, d’inclure, à rebours d’une vision de conquête. Parallèlement l’intégration de la langue française dans la langue des autres, c’est une réalité depuis toujours : songeons à ces milliers de mots d’origine française qui font l’anglais d’aujourd’hui !
D’une manière générale, la francophonie n’aurait guère de chance de s’épanouir si elle n’était promue que pour elle-même ou pour le français. La francophonie, nous en portons les couleurs en tant qu’élément d’un monde plurilingue et pluriel.
Au-delà de tous ces évènements, comment entendez-vous, pour paraphraser Coubertin, porter la francophonie « plus loin, plus haut et plus fort » ?
Les travaux de préparation du Sommet ont démarré il y a maintenant plus d’un an. De nouvelles idées, de nouvelles initiatives ont émergé en matière de mobilité ou de citoyenneté numérique dans l’espace francophone, en matière de brevets, d’interprétation et de traduction. Evidemment, l’enseignement du et en français reste au centre de notre attention, et la Cité sera sans doute appelée à jouer un rôle moteur.
Pourquoi Villers-Cotterêts ?
D’abord pour dire aux Cotteréziens qu’ils sont au cœur de la francophonie ; le choix du Président de la République est hautement symbolique : l’ordonnance de François Ier en 1539 a marqué le départ de l’appropriation du français par nos concitoyens en en faisant la langue de la justice comme de l’administration. Ensuite, le château accueille depuis le 30 octobre la merveilleuse Cité internationale de la langue française qui démontre, comme jamais cela n’avait été fait, la très féconde relation que le français entretient avec le monde entier. Enfin, Villers-Cotterêts c’est la ville de Dumas, le Valois le territoire du panache, celui des mousquetaires au service de l’intérêt général ! La francophonie sert aujourd’hui l’intérêt du monde. Le château de Villers- Cotterêts lui donnera, le 4 octobre, un lustre incomparable. Cotteréziens et Valoisiens pourront en être fiers !
Retz-en-Valois, le journal de la communauté de communes
Dossier spécial sur le Sommet de la Francophonie
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